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De l’autre côté du globe, au cœur du bush australien, une pratique traditionnelle fait vibrer des milliers de spectateurs chaque année : le rodéo. Svetlana Markoff, correspondante de Terra Cultura, nous partage son expérience et ses observations sur cet événement unique, riche en histoire et en défis modernes.
Le rodéo est une pratique qui remonte à plusieurs siècles et dont les origines sont profondément ancrées dans les traditions hispaniques. « C’est à l’époque où l’Ouest des États-Unis appartenait encore au Mexique que cette culture a été intégrée », explique Svetlana Markoff, correspondante de Terra Cultura. À l’origine, il s’agissait avant tout d’une activité professionnelle indispensable aux éleveurs. Les compétences nécessaires pour capturer, marquer et soigner les bovins étaient transmises de génération en génération, valorisant le lien entre l’homme, son cheval et le bétail.
Au fil du temps, ces pratiques se sont transformées en véritables événements sociaux. Svetlana ajoute :
« Les éleveurs organisaient des mini-compétitions pour sélectionner les meilleurs cow-boys. Ces événements ont attiré des spectateurs, donnant naissance à des spectacles de rodéo. »
Ce processus a permis au rodéo de se populariser, d’abord en Amérique, avant de s’étendre à d’autres régions comme l’Australie.
En Australie, le rodéo s’est développé dans le contexte unique de l’Outback. Ce territoire vaste et aride offre un cadre idéal pour l’élevage extensif de bovins.
« Les plaines sont immenses, sans barrières, avec des hectares de terre rouge et aride », décrit Svetlana.
Dans ce décor impressionnant, les cow-boys australiens jouent un rôle essentiel dans la gestion des troupeaux, souvent dispersés sur des kilomètres.
Une particularité fascinante du rodéo australien réside dans l’utilisation de technologies modernes.
« Nous avons vu des cow-boys utiliser des hélicoptères pour rassembler le bétail. Ils volent très bas, inclinent leur appareil et poussent les animaux »
Cette méthode, bien qu’efficace, contraste avec l’image traditionnelle du cow-boy à cheval, mais illustre l’adaptabilité des éleveurs australiens face aux défis de leur environnement.
Ce qui distingue aujourd’hui le rodéo en Australie, c’est son aspect compétitif et spectaculaire. Les événements sont souvent organisés par des associations professionnelles, comme la « Professional Bull Riders ». Ces compétitions attirent des participants de toute l’Australie et même au-delà. Svetlana précise :
« Le rodéo n’est pas limité aux zones rurales. Il existe près de 1000 événements par an, incluant des compétitions locales et des rassemblements majeurs comme celui de Mount Isa, dans le nord de l’Australie. »
Les épreuves sont nombreuses et variées, chacune mettant en lumière des compétences spécifiques. Parmi les plus populaires, on trouve :
Malgré son succès populaire, le rodéo est l’objet de nombreuses critiques, notamment concernant le bien-être animal. Les conditions dans lesquelles les animaux sont transportés, parqués et manipulés suscitent l’indignation de plusieurs associations.
« Les animaux sont soumis à un stress énorme, entourés de musique forte et de foules bruyantes », note Svetlana.
Des pratiques comme l’utilisation d’aiguillons électriques pour stimuler les animaux sont particulièrement controversées.
En réponse à ces préoccupations, certaines améliorations ont été mises en place :
Cependant, ces mesures ne suffisent pas toujours à convaincre les défenseurs des animaux. PETA, par exemple, a réussi à faire interdire certaines épreuves comme le roping dans plusieurs États australiens.
Pour Svetlana, assister à un rodéo est une expérience inoubliable :
« L’ambiance est incroyable. Tout le monde est en chapeau de cow-boy, en jean et en ceinture à clous. Dès que vous arrivez, vous êtes plongé dans l’atmosphère. »
Ce mélange de tradition et de modernité fait du rodéo un spectacle captivant, attirant des spectateurs de tous âges.
Elle ajoute :
« Voir des enfants de 9 ans monter des taureaux inspire le respect. C’est impressionnant de constater la force et la puissance des animaux. »
Pourtant, cette fascination est teintée d’un dilemme éthique, où la préservation culturelle se heurte aux préoccupations modernes.
Le débat sur le rodéo est loin d’être clos. D’un côté, les défenseurs de cette pratique la considèrent comme un pilier de l’identité australienne.
« Abolir le rodéo reviendrait à effacer une partie de notre culture », argumentent-ils.
De l’autre, les militants pour les droits des animaux dénoncent une tradition qu’ils jugent archaïque et cruelle.
L’aspect économique joue également un rôle clé.
« Le rodéo génère énormément d’argent, ce qui complique son abolition », souligne Svetlana.
Cette tension entre tradition, business et éthique soulève des questions complexes, sans solution évidente.
Face à ces enjeux, l’avenir du rodéo reste incertain. S’il continue de captiver les foules, il doit aussi évoluer pour répondre aux attentes sociétales. « Peut-on préserver une tradition tout en respectant le bien-être animal ? » s’interroge Svetlana. Cette question, centrale au débat, reflète le défi auquel le rodéo est confronté dans les années à venir.
Article complet et photos de Svetlana Markoff à retrouver sur le site de Terra Cultura.
Étiquetté comme :
barrel racing bull riding cow-boys australiens Rodéo Australien
À propos de l’auteur call_made
Frédéric Bénot - créateur et administrateur de Proxima Podcast
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