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Macaques crabiers : miroir de nos interactions avec la nature Frédéric Bénot
Écologie Épisode 6 6 mai 2024 0 J'aime
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Le souci du vivant nait de la vision des urgences écologiques.
La plupart du temps, les États n’agissent pas de manière adéquate pour faire face à la détérioration des situations écologiques et sanitaires qui constitue une violation grave d’une longue liste de droits fondamentaux, applicable aux humains mais aussi au vivant non humain :
Le droit d’exister, le droit à la vie tout simplement, le droit à la sécurité alimentaire, le droit à un environnement sain, le droit de se reproduire et le droit de coexister ensemble.
Nous avons vu précédemment qu’une nouvelle gouvernance doit émerger et intégrer toutes les formes du vivant.
Ces droits fondamentaux doivent être défendus par des porte-parole, le vivant non humain ne pouvant ni débattre, ni négocier, car ne pouvant parler.
Mais la justice et la politique des hommes, elles, négocient, discutent. Et le font oralement et de manière écrite. Il nous faut donc intégrer dans nos systèmes de gouvernance la parole du vivant. Afin que celui-ci puisse être reconnu et enfin préservé. Et à tout le moins qu’on puisse négocier pied à pied sur des termes de coexistence, sur une façon de coexister avec une vraie voix prépondérante et non pas un avis consultatif relégué au fin fond de conseils éthiques, scientifiques ou autres qui n’ont que la faculté de conseil.
Alors qui peut être porte-parole ? Et faut-il avoir des qualités particulières pour être porte-parole ? Doit-on par exemple avoir un attachement avec un écosystème pour être un défendeur légitime de celui-ci ? Pas nécessairement. Être porte-parole c’est avant tout une question d’engagement personnel et de positionnement vis-à-vis de la communauté du vivant.
Bien entendu pour être le porte-parole, il faut bien comprendre le fonctionnement des écosystèmes du vivant pour en prendre conscience, pour en aborder la complexité et aussi la fragilité. Ainsi que la dépendance ou le tissu de dépendance entre nos sociétés humaines et ce vivant.
Très certainement d’ailleurs dans notre apprentissage, dans notre éducation, se situe la première lacune qui ne nous permet pas d’être un porte-parole.Tout simplement parce que nous n’avons pas encore compris nécessairement les liens qui nous lient au vivant à ce tissu dont nous sommes issus, qui entretient nos vies, qui les rend possibles et qui se réalise dans un aller-retour d’interaction que nous ne nous voyons plus, obnubilés que nous sommes par la course-poursuite des événements de nos sociétés. Car il faut appréhender l’ensemble des enjeux, les modèles économiques, les méthodes de production, les dangers, les impacts sur la nature, les écosystèmes et le vivant. Car représenter le vivant, ce n’est pas simplement s’engager par principe ou par colère, même s’il s’agit d’un comportement tout à fait légitime, vu l’urgence actuelle, mais qui peut se révéler contre-productif. Il est nécessaire d’avoir une vision claire de ce qui doit être fait et protégé.
Pour réaliser une symbiocratie, c’est donc un ensemble de représentations d’intérêts humains et non-humains pour la préservation globale de ceux-ci et dans le respect des besoins fondamentaux de l’ensemble des membres du vivant.
Défendre le vivant, ce n’est pas adopter des raisonnements binaires pour ou contre un nouvel aéroport, pour ou contre manger de la viande, pour ou contre l’utilisation des énergies fossiles, car ces pour ou contre sont de véritables cul-de-sac.Car il ne s’agit pas d’être simplement pour ou contre, il s’agit aussi de construire, de projeter l’avenir en ayant des égards pour le vivant. Car si on prend en compte, si l’on veut être un représentant du vivant, cela implique d’être en mesure également d’expliquer clairement ce que l’on refuse, ce que le vivant ne peut accepter, mais également ce qui doit être protégé ou ce que l’on souhaite construire comme société compatible avec les droits du vivant. Il s’agit d’imaginer un modèle de société intégrant les limites planétaires, la préservation des intérêts des écosystèmes tout en garantissant les droits fondamentaux des êtres humains.
L’humain, une espèce parmi tant d’autres à son apparition sur Terre, s’est progressivement imposé comme le plus grand prédateur du vivant. Les civilisations qui se sont succédées, sont devenues de plus en plus mortifères avec une extraction massive des ressources naturelles à des fins économiques. Un extractivisme qui renvoie à capitalisme, à consumérisme, bref, au pillage.
Ne serait-il pas temps de rendre au vivant ce que nous lui avons pris : la reconnaissance et le droit d’exister. Interrogeons-nous. Que fait donc le vivant pour vous ? Que faites-vous donc pour le vivant ? En questionnant les liens qui nous unissent à l’ensemble du vivant, vous aurez à cœur d’en avoir le souci, et surtout de le transmettre.
Crédit Photo : Veronique / François SARANO
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